En 2010, Rémi Chapeaublanc quittait le Népal sa toute première série en poche, Touriste. Huit ans plus tard, il repart pour un trek d’un mois en solitaire, avec un sac cabine pour seul bagage. Un défi relevé avec la complicité du Profoto A1, dont la devise « The world is my studio » prend ici tout son sens.
Rémi Chapeaublanc commence la photographie après des études d’ingénieur en bio-informatique. Autodidacte, il développe dès ses premiers travaux une démarche quasi scientifique : « Dans la recherche, tout doit être reproductible, il y a des protocoles à respecter, explique le photographe, c’est une empreinte que l’on retrouve dans mon travail ».
Une marque de fabrique que l’utilisation de lumière artificielle vient épauler. Pour son premier projet en 2010 – une série questionnant le rapport au tourisme au Népal – il imagine notamment des portraits sur fond noir mettant en scène des hommes et des femmes qui sortent de l’ombre. Ne disposant à l’époque d’aucun flash compatible avec son Hasselblad, Rémi opte pour une imposante torche de camping dirigée à la main comme source de lumière.
La rencontre avec Profoto
À son retour, il s’équipe d’un flash autonome Profoto AcuteB2 qu’il emporte en Mongolie pour réaliser sa série Gods & Beasts. En adoptant les solutions d’éclairage Profoto, Rémi découvre la photo de voyage au flash : « j’ai su tout de suite que c’était ce que je voulais faire : j’avais à la fois la qualité du studio photo et l’authenticité des gens sur place, je ne les déplaçais pas, je ne les travestissais pas. J’allais vers eux et pas l’inverse. »
Un mois de trek avec un sac cabine
Huit ans après Touriste, Rémi se prépare à nouveau à s’envoler pour le Népal : « À ce moment-là, je n’ai pas d’idée précise de ce que je vais y faire mais j’ai un défi en tête : avoir comme seul bagage un sac cabine pour un mois en haute montagne avec tout mon matériel photo. » La compacité et la mobilité ont fait un bond depuis ses premiers pas, Rémi ayant déjà porté son choix sur le flash nomade Profoto B2 quelques années plus tôt. Pourtant, c’est encore trop pour s’ajouter à l’équipement indispensable aux conditions climatiques de son parcours dans un sac répondant aux normes des bagages cabine.
« J’avais entendu parler du Profoto A1 mais, très sincèrement, je ne voyais pas encore ce que je pouvais en tirer », reconnaît le photographe. Habitué des flashs de studio et amoureux des boîtes à lumière grand format pour obtenir la lumière la plus douce possible, Rémi doute de la capacité du A1 à reproduire l’éclairage qu’il affectionne.
Connaître sa lumière avant de partir
Une des constantes du travail de Rémi est sa volonté de découvrir son sujet sur place lors de ses voyages. Sa stratégie : tester à outrance son matériel avant son départ afin d’élaborer sa lumière avant même de savoir ce qu’il va photographier. Concernant le Profoto A1, la méthode de l’ancien ingénieur n’échappe pas à la règle. Ne sachant comment façonner la lumière du A1 pour répondre à l’esthétique qu’il recherche, Rémi a testé l’intégralité des accessoires compatibles dans les semaines précédent son départ. Il n’en restera qu’un seul : un parapluie blanc qui, en réfléchissant les éclairs du A1, produit une lumière douce et harmonieuse sans polluer l’éclairage naturel.
« Je suis hyper prévoyant sur mon matériel, assure le photographe, une fois que je pars, je sais au gramme près ce que j’ai dans mon sac, où chaque chose est rangée et à quoi chaque objet va me servir. Ça me permet d’être beaucoup plus souple et de libérer de l’espace dans mon esprit pour mon sujet. »
Mêler le naturel et l’artificiel
Contrairement à ses précédents projets pour lesquels ses modèles étaient coupés du naturel et plongés dans l’artificiel de son studio nomade, Rémi décide cette fois de conserver l’environnement de ses sujets et de travailler à mêler ces deux univers.
Le Profoto A1 devient alors un atout pour le photographe qui installe son matériel en quelques minutes et limite l’impact de son intrusion dans le quotidien des locaux. En marchant de villages en villages au nord de Katmandou, il est saisi par la quantité de maisons encore détruites suite aux terribles séismes survenus dans la région en 2015 et décide de photographier in situ les hommes et femmes qui œuvrent à la reconstruction du pays. « Avec cette configuration, je ne les interrompais dans leurs tâches quotidiennes qu’une dizaine de minutes là où un set up plus complexe aurait nécessité une demie heure ou une heure d’intervention. »
Ciel en contre-jour, Profoto A1 sur pied avec parapluie blanc placé aux 3/4 du sujet : Rémi ne dévie pas du pré-set élaboré en France. Il parcourt plusieurs kilomètres par jour et s’adapte aux mouvements du soleil pour préserver sa ligne de conduite. Pour gérer le ratio entre lumière ambiante et flash, le photographe s’était équipé d’un boîtier à obturateur central permettant une synchronisation au 1/1000e.
Emporter l’éclairage artificiel en dehors du studio
Conserver le naturel tout en agrémentant la lumière ambiante, l’objectif fixé a largement été atteint pour le photographe qui voit l’utilisation du flash comme « le petit bonus qui change tout » et le Profoto A1 comme « la qualité d’un flash studio alliée à la liberté et la compacité d’un flash cobra. »
Sa seule frustration : ne pas avoir eu le temps de couvrir complètement le sujet. « C’est une série en cours. Dès que j’ai le temps, j’y retourne avec exactement le même matériel. C’est la balance parfaite entre qualité et réactivité. »
Pour l’heure, il expose tout l’été aux Promenades Photographiques de Vendôme sa série ramenée d’un nouveau séjour en Mongolie en septembre dernier, The Last Tsaatan qui – une fois n’est pas coutume – a été réalisée en lumière naturelle, en immersion au sein d’une ethnie Turco-Sibérienne.